Pensées
Petite Fleur à la Mandoline (piano)
Deux mains virtuoses, en une course haletante et pressée, se lancent un défi au piano et martèlent avec force vigueur un thème saccadé, où les notes se
bousculent, trépidantes, grimpent et dévalent, dans des motifs qui se
répondent en écho. C'est violemment brillant!
D'emblée s'impose une cadence saccadée et prestissime. Le motif d'ouverture
détale à toute allure, répété en écho inversé puis prolongé dans une
tonalité plus grave, enfin comme martelé doublement en une boucle
velléitaire. Il s'élève, trépidant, conduit par un duo de fausses basses, et
guidé en miroir, par une note plus lente et discrète qui descend tranquille
la gamme puis la remonte à l'opposé des motifs frappés et scandés à un rythme
affolant. Puis le motif toujours nerveux s'en va se suspendre, tenant
l'aigu, dans une scansion hoquetante, puis redescend en paliers dans des
tonalités plus graves mais qu'un accord violent plaqué à deux mains stoppe
net. Il repart aussi sec, un peu sonné, tricotant des phrases décalées mais
moins sèches sur une basse répétitive, gravissant presto les tonalités, pour
ensuite, en petites notes spasmodiques dégringoler dans les graves. Un nouvel
accord asséné fortement interrompt brusquement cette descente, et les notes
reprennent en symétrie leur ascension avec une frénésie répétée, martelant
les aigus, jusqu'au nouvel accord, doublement frappé avec une vigueur féroce.
Le thème reprend, les deux mains se répondent à nouveau puis repartent dans
une autre envolée, lançant comme un défi, leurs notes nerveuses et saccadées,
montantes et descendantes. Puis sur un rythme déphasé, revient la note lente
qui semble conduire et freiner l'agitation versatile des lignes de basses.
Elles se rejoignent ensuite dans un trépignement aigu puis dévalent en
cascade et stoppent sur un accord plaqué, d'où jaillit en final une courte
et sèche dégringolade de gamme. |
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